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Mondrepuis 1815

Au Major Lebeau à Maubeuge, Armée du Nord, 2ème corps d'Armée, 1er régiment d'infanterie de ligne - 5 juin 1815

Monsieur,

Suite à la mission que vous m'avez confiée je vous rends compte d'ores et déjà. J'ai rejoins mon détachement à Mondrepuis. Contrairement à ce que vous m'aviez annoncé, n'était présent que la moitié du détachement. Je dû nommer un homme que je pris à l'ancienneté, et que je connais bien, pour ordonner l'ordinaire qu'il me restait.

Pour surprendre les hors la loi, j'ai commandé un départ attife au petit matin, et grand bien m'en prit. Nous sommes passé par un chemin à travers bois et marécage, pour rejoindre le plus haut possible l'Oise, chemin idéale pour la contrebande qui gangrène l'armée actuellement, en suivant un chemin que j'ai pensé discret pour des contrebandiers. Nous avons suivi un petit ruisseau, qui nous a mené un immense bois et marécage. La vallée de ce ruisseau est flanquée de hautes falaises desquels il est impossible d'atteindre les hauteurs qu'à de rares endroits au talus fortement pentu. Je vous précise tout de même que vous n'y ferez passer ni artillerie ni cheval et l'infanterie a eu bien du mal. Aucune situation tactique n'est favorable lorsque nous sommes dans la vallée.

De plus, les bois ont des yeux, je peux vous garantir que si je puis vous écrire, c'est uniquement parce que les contrebandiers n'ont pas voulu faire le coup de feu. Nous supposons que c'était pour aller cacher les produits qu'ils ont illégalement charrié jusqu'ici. Cette vallée est remplie de caches, et malheureusement la difficulté pour nous d'avancer rapidement ne nous a permis de tomber que sur quelques boucans abandonnés, et quelques maigres prises. Je déposerai donc aux douanes un peu de poivre. Je fis passer l'Oise à gué. Et je confirme c'est un chenal d'une vingtaine de mètres tout à fait praticable pour quelques chaloupes. Le petit ruisseau est en quelques endroits très profond, j'ai préféré me faire porter. Jugez donc de la situation topographique que présente la région.

Conformément au plan que je vous fis, le temps à passer trop rapidement je n'avais aucune chance de pouvoir surprendre les contrebandiers à Luzoir. Je n'ai rien trouvé d'autres. Les habitants sont de fidèles sujets, très serviables et très aimables. Nous avons avancé proche d'une grande ferme, ou nous n'avons même pas été accueillis. Le chemin que je fis emprunter fut similairement le même qu'au début, les cours d'eau et les falaises en moins. La région est froide et très humide la nuit, le bois ne prenait pas. J'ai donc préféré revenir en un lieu que je connaissais mieux, nous fîmes une marche de nuit dans le noir complet, peut être avons-nous marché près de huit lieues sans rien trouver.

La région est en somme peu praticable et notre présence n'a servit qu'à faire peur peut être bien. Un bataillon de notre meilleurs infanterie n'y pourrais rien. C'est de gendarmerie et de douane et de génie dont nous aurons besoin pour nettoyer la région des fripons qui la pollue. Par conséquent je préfère rentrer avant que mes hommes attrapent la mort, nous savons trop bien que ce n'est pas le moment d'en perdre.

Je vous recommande le fusilier Aygalenc au grade de caporal. Il connait les impératifs du service, il a servit depuis 1803. Par rapport à la question que vous me posiez lorsque vous m'écrites à Paris, je vous réponds que nous disposons de bons et loyaux soldats. Cependant la discipline n'est pas leur fort, et je suis prêt à jurer que la bonne moralité non plus. A mon retour au corps je veillerai à rectifier cela dans ma section.

Nicolas Tincelin - Sous-lieutenant à la 1ère compagnie du 1er bataillon.

Le bivouac rudimentaire de la patrouille.

Le lendemain, la patrouille commence son travail de recherches.

Un passage est trouvé et les soldats traversent...

...suivi par leur officier.

Les fouilles continuent...mais sans trouvailles.



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